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L’art esquimau vient à peine de naître que déjà l’on songe sérieusement à en protéger l’état primitif contre les influences extérieures. L’Esquimau, très intelligent de nature, sachant très bien que les distances ne sont plus un problème pour personne, a vite senti l’exploitation commerciale et même artistique dont il pourrait être la victime. Grâce à son esprit communautaire, nécessaire chez lui, la fondation de coopératives tendant à le protéger et à le développer, fut donc chose facile. Ce fait accompli, l’Esquimau peut maintenant améliorer ses conditions de vie par cette acquisition de la formation et des connaissances qui lui permettent de se suffire à lui-même. Cette sécurité matérielle ne suffit plus à l’Esquimau. Il veut avant tout la sécurité artistique, c’est-à-dire la protection de l’aspect primitif de son art. Soucieux de perfection, il n’est pas sans savoir que ses talents de dessinateur, sculpteur ou graveur, sont maintenant reconnus dans le monde entier. Un peu effrayé par cette réputation internationale l’artiste de la toundra a senti le besoin d’être dirigé en recevant les avis et conseils de critiques d’art sérieux qui l’empêcheraient de dévier du sillon tracé. Six experts de l’art, groupés en comité indépendant, ont donc répondu à l’appel de l’Esquimau artiste. Ils se sont rendus à Cape Dorset, dans la Terre de Baffin, afin d’y asseoir les bases du nouveau Comité canadien de l’art esquimau (Canadian Eskimo Art Committee). Les membres de ce comité apparaissent dans la photo, de gauche à droite. Ce sont: Alan Jarvis, M. F. Feheley, E. Turner, Paul Arthur, et Norman Hallendy. Julien Hébert absent de la photo) fait également partie de ce comité.
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© Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa