Photo-reportage no 491 Printemps : Séduisante saison

Photographers
Ted Grant , John Ough , Marcel Cognac
Maker
Office national du film du Canada
Release Date
March 29, 1969
Collection
Fonds du MCPC
Credit Line
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Main Text
L'eau coule dans les rues, les gens s'habillent plus légèrement, les enfants jouent dans l'eau au désespoir de leurs parents. On n'y peut rien. Le printemps est dans l'air, l'homme se sent plus jeune alors que les difficultés de l'hiver fondent au contact d'une température plus clémente. L'homme oublie vite l'hiver, surtout au Canada. Sans doute est-ce pour cette raison que le printemps est si apprécié au pays à cause de cette subite transition d'une époque de réclusion qui plonge son homme en pleine liberté au grand air. La fièvre du printemps, c'est connu. Le Canada a ceci de particulier que ses quatre saisons éclatent à force égale. Elles ont chacune leur charme, évidemment, mais le printemps et l'automne semblent avoir la faveur générale, sans doute à cause de la poésie qui les accompagne. Ce n'est pas pour rien que l'on répète que le Canadien s'adapte difficilement à un pays dominé par une seule saison. Il est trop habitué aux changements pour qu'il ne se sente pas mal à l'aise si les circonstances l'appellent, par exemple, vers un pays tropical. Qu'est-ce donc le printemps au Canada? C’est d'abord la débâcle, la fonte des glaces, ces immenses blocs flottants qui descendent les rivières et que le soleil fond par ses caresses trop ardentes. Le printemps c'est la ménagère qui --reprend son grand ménage et surtout le lavage des vitres qui amène automatiquement l'enlèvement des contrevents. Le printemps c'est l'enfant qui joue à la marelle, le pêcheur qui taquine la truite d'eau glacée, le père de famille qui va vérifier l'état de son chalet d'été, la maman qui remise le linge d'hiver, sort celui du printemps. C'est aussi l'homme de banlieue qui commence à laver son auto lui- même dans son passage de cour et qui, après, nettoie sa terrace jonchée de branches mortes laissées par l'hiver. Serait-on complet de parler du printemps sans parler d'amour. Tout le monde sait ce qu'est la fièvre du printemps, les déclarations sentimentales sous les arbres qui bourgeonnent, les promesses de mariage, les découvertes du coeur. L'homme marié trouve sa femme plus belle que jamais et les voisins refraternisent sur les bas de portes. Le printemps est tellement de choses qu'il faudrait plusieurs volumes pour en parler. Le printemps cependant parle par lui-même au cœur de l'homme. C'est une brise d'espérance, l'arrivée d'un temps meilleur, un pansement des blessures de l'hiver. Temps de générosités où se célèbre la Pâques et où les mesquineries humaines se changent en promesses de bonne volonté. Une saison aimée, un monde d'éclatements, un rajeunissement général, un renouvellement. Sans printemps, le Canada ne serait pas ce qu'il est. C'est un aimable cortège parfumé de promesses et le Canada en ressent toute la vigueur.